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Les enfants sont extrêmement vulnérables à l’exploitation sexuelle

Council of Europe
La situation actuelle des migrants en Europe expose de nombreux enfants à des risques d’exploitation et d’abus sexuels. Afin de célébrer la deuxième Journée européenne pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels le 18 novembre, l’Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne appelle l’UE et ses États membres à veiller à la mise en place de mesures adéquates et efficaces de protection afin d’empêcher que les enfants continuent d’être victimes de trafiquants et d’agresseurs.

L’an dernier, l’agence a recueilli des données sur la situation des droits fondamentaux des nouveaux arrivants dans les États membres, en particulier les États affectés par d'importants mouvements migratoires. Les rapports mensuels soulignent avec constance l’inadéquation des installations d’accueil, qui entrainent souvent des abus, des agressions sexuelles et la disparition d’enfants. Les conclusions insistent sur la nécessité d’adopter des mesures spécifiques en vue de protéger les enfants contre la violence. Parmi ces mesures figurent la formation du personnel à l'identification des enfants à risque et la mise en place de procédures de tutelle claires et efficaces capables de protéger les enfants.

Les enfants migrants ne sont toutefois pas les seuls enfants à risque, le problème étant bien plus vaste. Les résultats de l'enquête de la FRA sur la violence à l'égard des femmes ont mis en évidence l'ampleur des abus dont les enfants sont victimes dans l'UE. Quelque 12 % de femmes ont été victimes d’une agression sexuelle commise par un adulte avant d’atteindre l’âge de 15 ans.

La prévention revêt donc une importance capitale. Davantage d’efforts et une priorité accrue devraient être accordés à l’identification des risques d’abus et à la prise de mesures en vue de réduire ces risques. Comptent au nombre de ces mesures une formation afin d’aider le personnel des services sociaux, sanitaires et éducatifs à détecter les facteurs de risques potentiels, l’identification des familles à risques, les visites au domicile et des mesures de protection supplémentaires pour les enfants se trouvant dans des centres d'accueil et de rétention.

Compte tenu de la prévalence de ces abus, il est impératif de disposer de garanties procédurales durant les procédures judiciaires. La mise en place de mesures concrètes sur le droit de l’enfant à être informé, entendu et protégé devrait devenir une pratique courante. Ceci inclut de veiller à ce qu'il ne soit pas possible de rencontrer les accusés et leurs familles avant, pendant et après les audiences. Ceci ne concerne pas uniquement les salles d’audience, mais également les salles d’attente ou l’entrée et la sortie des bâtiments du tribunal, comme l’a montré l’étude de l’agence sur une justice adaptée aux enfants. L’agence publiera aussi prochainement un rapport sur le point de vue des enfants dans les procédures judiciaires.

Au vu de tout cela, il est clair que des mesures de protection supplémentaires sont nécessaires pour éviter l’exploitation et les abus sexuels des enfants et les protéger de ce qui pourrait leur nuire.