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Les conditions hivernales extrêmes menacent la santé des migrants

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Les températures glaciales qui sévissent dans la plus grande partie d'Europe mettent en péril de nombreux demandeurs d'asile et migrants car ceux-ci continuent d'être logés dans des locaux d'accueil mal équipés, comme l’illustre le dernier rapport de synthèse de l’Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA) sur les droits fondamentaux liés à la migration dans une série d'États membres de l’UE.

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La dernière synthèse de l'Agence dresse l'inventaire des problématiques en matière de droits fondamentaux qui requièrent une réponse urgente dans différents États membres de l'Union européenne.  Les conclusions énumérées ci-dessous découlent des principaux constats établis.

  1. Dans de nombreux pays, le nombre d'arrivées de nouveaux migrants continue de diminuer.  En Grèce par exemple, le nombre d'arrivées recensées en décembre 2016 a baissé de 98 % par rapport au mois de décembre 2015. Toutefois, des personnes en déplacement migratoire ont été gravement touchées par des conditions hivernales extrêmes régnant en Europe du sud-est ; des décès et admissions dans des structures hospitalières de personnes souffrant de gelures sont à déplorer, des enfants comptent parmi les victimes. D'autres ont été contraintes d'attendre l'opportunité de déposer une demande d'asile sans protection contre le froid, dans des tentes de fortune érigées dans des zones de transit ; étant donné cette situation, un migrant sur deux stationné à la frontière entre la Hongrie et la Serbie est malade, beaucoup souffrent de fièvre, de rhumes ou de la grippe.
  2. Le problème de la surpopulation subsiste dans les centres de contrôle et structures d'accueil, de nombreuses personnes étant logées dans des immeubles non chauffés en dépit des conditions hivernales sévères. La rétention des immigrants reste pratique courante dans de nombreux États membres et s'accroît dans certains endroits.
  3. Des problèmes d'accès aux procédures de protection continuent d'être signalés dans le cadre de l'enregistrement initial et du traitement des demandes d'asile. Les enfants non accompagnés peuvent être laissés en attente dans des zones de transit en vue d'une admission dans un délai de deux mois; pour les familles, le délai est de plus de six mois.  La situation est encore aggravée par le manque d'informations et d'interprètes.
  4. Les personnes facilitant l'arrivée de migrants sans en tirer de profit continuent d'être poursuivies et parfois emprisonnées dans différents pays.  Au Danemark, les migrants aidant des membres de leur famille ou d'autres personnes peuvent être non seulement expulsés, mais aussi condamnés à une amende ou une peine d'emprisonnement.
  5. En ce qui concerne les retours, le manque d’informations ou d’avertissement préalable est sujet à préoccupation dans certains pays ; en Autriche par exemple, un enfant a été cherché à l’école au milieu d’une leçon. En Suède, la police demande de plus en plus fréquemment aux services municipaux de l'aider à localiser des migrants dépourvus de papiers ayant des enfants à charge et percevant des allocations.
  6. La protection des enfants reste problématique dans de nombreux pays. Le manque de procédures standardisées pour l'évaluation de l'âge, la surcharge des tuteurs ou leur nombre insuffisant, la pénurie de places dans des structures adéquates et sécurisées, le peu d'attention accordée aux droits des enfants à être entendus restent des préoccupations courantes.
  7. Les discours de haine postés en ligne et communiqués par d'autres moyens, et les infractions violentes restent nombreux ; en outre, l'intolérance au sein de la société et dans le discours public visant les demandeurs d'asile et les migrants augmentent. En Allemagne, les médias s'abstiennent de donner l'identité des journalistes qui couvrent les manifestations en raison des violences dont certains ont été victimes. Dans le nord de l'Italie, le parti au pouvoir sur le plan régional a demandé aux maires d’indiquer les endroits associés avec la communauté musulmane en vue de contrôler de manière stricte le culte islamique dans la région.
  8. Dans certains pays, la réaction politique à l'égard des migrations durcit.  Des initiatives législatives déployées dans plusieurs États membres ont pour objectif de réduire les allocations de base, de restreindre la réunification familiale et d'accélérer les retours. À l'inverse, plus particulièrement pendant la période de Noël, on a assisté à de nombreuses initiatives caritatives et de la société civile visant à soutenir les groupes de migrants dans de nombreux États membres.

La Commission européenne a demandé à l’agence de recueillir des données sur la situation des droits fondamentaux des nouveaux arrivants dans les États membres de l’UE, en particulier ceux qui sont confrontés à des vagues migratoires massives. Le rapport porte sur les 14 États membres suivants : Allemagne, Autriche, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie et Suède.

La FRA publie des aperçus depuis septembre 2015. Le prochain « Focus » sera consacré à la torture et aux traumatismes.