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Relever les défis liés à l'intégration des migrants

« Souvent, [les migrants] vivent et travaillent dans l'ombre, voient leurs droits niés et risquent d'être discriminés, exploités ou marginalisés », a déclaré Michael O’Flaherty, Directeur de la FRA, lors du 3e Forum européen sur la migration organisé à Bruxelles le 3 mars. Il a souligné certaines lacunes de politiques d'intégration existantes dans l'UE, en vue d'éclairer l'UE et ses États membres à l'heure où ceux-ci réorientent leurs efforts d'intégration.

Le Directeur de la FRA a reconnu que l'époque n'est pas propice au respect des droits fondamentaux. Pour illustrer son propos, il a mentionné la baisse de confiance dans ces droits et dans leurs systèmes de défense, ainsi que la violation persistante de ces droits. Il a également évoqué « les forces politiques en Europe qui exploitent les peurs et les inquiétudes relatives à la sécurité, afin d'obtenir un soutien électoral en faveur de leurs programmes chauvins et racistes. Et leur résistance farouche à l'intégration des nouveaux arrivants ne faiblira pas. Ils utiliseront le mensonge ; ils utiliseront la peur et l'intimidation. »

Il a évoqué les effets que tout cela engendre sur les personnes issues de minorités, en se fondant sur des travaux antérieurs de l'agence. Il a souligné qu’elles font fréquemment l’objet de discriminations en matière de recherche d’emploi, sur le lieu de travail, dans la recherche d'un logement, en matière d’éducation, ou pour accéder aux services sociaux ou de soins de santé. Il a également évoqué les crimes de haine et la fréquence des contrôles de police.

Bien que conscient des débats nationaux actuels et des avis souvent sceptiques quant à la possibilité de vivre ensemble, il a souligné combien ce « vivre ensemble » est important et indiqué comment celui-ci peut contribuer à la croissance durable dont l'Europe a besoin pour être forte et prospère. Il a rappelé qu'il convient de respecter les « principes de base communs de la politique d'intégration des immigrants dans l'Union européenne ». L'intégration y est considérée comme un processus dynamique à double sens d'acceptation mutuelle de la part de tous les immigrants et résidents des États membres.

Toutefois, s'appuyant sur un rapport que l'agence publiera le 15 mars, le Directeur de la FRA a exposé certains des problèmes que posent les approches existantes en matière d'intégration.

Par exemple, au sein de l'UE, des États membres ont des approches différentes en matière d’intégration : des insuffisances dans l'un ou l'autre État risquent alors d'avoir des répercussions dans d'autres États membres. En outre, il est fréquent que ces approches ne ciblent pas explicitement les personnes issues de l'immigration, même si celles-ci sont souvent désavantagées. Par ailleurs, ces approches tendent souvent à être « aveugles à la situation des femmes », ce qui souligne la nécessité d'une approche intégrant la dimension de genre.

Il faut également tenir compte de la question de l'éducation et de l'apprentissage de la langue, qui constituent deux éléments cruciaux pour réussir l'intégration. L'apprentissage de la langue du pays d'accueil est souvent de médiocre qualité et rarement lié à une formation sur le lieu de travail. Des données probantes révèlent par ailleurs une certaine forme de ségrégation dans les écoles, indiquant que les migrants vivent séparés et isolés du reste de la population.

Pour contribuer à réorienter les efforts d'intégration, le Directeur de la FRA a appelé « l'ensemble des institutions de l'UE, des gouvernements nationaux, des institutions de défense des droits de l'homme, de la société civile, des partenaires sociaux et des communautés confessionnelles [à] faire leur part de travail pour faire en sorte que le projet européen soit un projet dont nous puissions être fiers, un projet qui place la dignité humaine en son cœur. »