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La haine à l’encontre des migrants se répand, selon un rapport de l’Agence des droits fondamentaux

Des incendies volontaires, des actes de violence, allant parfois jusqu’au meurtre, et un harcèlement quotidien ne sont que des exemples parmi les incidents de crimes de haine inquiétants qui sont mentionnés dans le dernier rapport de synthèse de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE (FRA) au sujet des droits fondamentaux en matière de migration dans certains États membres de l’UE. Le rapport met en avant la tension et l’hostilité qui existent envers les migrants et les demandeurs d’asile tout en soulignant la nécessité d’une action concertée de l’UE et des États membres en conformité avec les droits fondamentaux.

Consultez ici la section « Focus » sur les crimes de haine et les faits marquants issus de la collecte mensuelle de données.

Le rapport identifie les incidents graves et répandus de violence, de harcèlement, de menaces et de discours haineux à l’encontre des migrants et des demandeurs d’asile, ainsi que de leurs enfants, dans 14 États membres de l’UE. Des défenseurs des droits de l’homme, des politiciens « pro-réfugiés » et des journalistes ont également été pris pour cibles.

Le rapport désigne certains auteurs et met en exergue le problème du faible signalement et du faible enregistrement des crimes de haine qui freine les efforts consentis pour trouver des réponses efficaces.

Voici quelques-unes des conclusions principales :

  1. La plupart des États membres ne collectent ni ne publient de données statistiques sur les incidents de crimes de haine à l’encontre des demandeurs d’asile et des migrants ; les principales sources d’informations proviennent souvent de la société civile.
  2. Les membres de groupes d’auto-défense ou le grand public sont souvent à l’origine de ces attaques.
  3. Les discours de haine hors ligne et en ligne, notamment par des personnalités publiques qui parfois même justifient les attaques, entretiennent ouvertement une intolérance.
  4. Cette intolérance se propage à d’autres groupes de la société, en particulier les musulmans, notamment les femmes, et les personnes issues de minorités ethniques particulières.
  5. Les demandeurs d’asile et les migrants ne signalent que rarement les crimes de haine aux autorités ou à d’autres organisations, et ce pour plusieurs raisons, parmi lesquelles : un manque de confiance en la police et les autorités publiques ; la peur d’être arrêté, expulsé ou de subir des représailles ; la conviction que cela ne changera rien ; et les barrières linguistiques. Le faible signalement contribue également à la méconnaissance du problème.
  6. Les réponses gouvernementales aux crimes de haine à l’encontre des demandeurs d’asile et des migrants sont perçues comme étant faibles par la société civile dans de nombreux États membres.
  7. Les services d’aide aux victimes qui répondent aux besoins des demandeurs d’asile et des migrants sont rares. Les demandeurs d’asile et les migrants n’ont également qu’un accès limité aux aides existantes.

Les législations de l’UE offrent une protection aux victimes et l’agence a rassemblé des informations sur les différentes initiatives qui luttent contre les crimes de haine dans l’UE. Toutefois, les États membres manquent de données solides pour prévenir les crimes de haine et protéger et promouvoir les droits des migrants et des demandeurs d’asile, dans une Europe de plus en plus ouvertement intolérante.

La Commission européenne a demandé à l’agence de recueillir des données sur la situation des droits fondamentaux des nouveaux arrivants dans les États membres de l’UE, en particulier ceux affectés par d’importants mouvements migratoires. À compter de ce mois, les rapports couvrent la situation dans 14 États membres : Allemagne, Autriche, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie et Suède.

La FRA publie des aperçus depuis septembre 2015. Chaque aperçu couvre diverses questions, telles que :

  • l’enregistrement initial et les demandes d’asile,
  • les poursuites pénales engagées pour des infractions liées au franchissement irrégulier de frontières,
  • la protection des enfants,
  • les conditions d’accueil des nouveaux arrivants,
  • l’accès aux soins de santé,
  • la réaction de la société civile, à savoir les rassemblements de soutien, l’aide humanitaire ou le travail bénévole, par exemple,
  • les incidents racistes tels que les manifestations, les discours haineux en ligne ou les crimes de haine.

Le « Focus » du mois prochain portera sur les enfants séparés.