Article d'actualité

L'aide aux migrants handicapés souffre de lacunes dans les contrôles sanitaires

Giovanni Vale / Shutterstock.com
Les réfugiés et les migrants qui arrivent dans l'UE peuvent aussi avoir un handicap susceptible de passer inaperçu, ce qui les prive de l'aide spécifique dont ils ont besoin et à laquelle le droit de l'UE les rend éligibles. Étant donné qu'il existe peu de données sur les migrants handicapés et sur les victimes de torture, le dernier rapport de synthèse de la FRA sur les droits fondamentaux liés à la migration donne un coup de projecteur sur ces questions.

Consultez ici la section « Focus » sur le handicap et les faits saillants de la collecte mensuelle de données.

Le rapport se penche sur les défis et les bonnes pratiques en matière d'identification des migrants handicapés, sur leurs conditions d'accueil ainsi que sur les problèmes de santé mentale qui peuvent être provoqués ou exacerbés par les épreuves qu'ils ont traversées pendant leur migration. Voici quelques-unes des conclusions principales :

  1. Les procédures formelles d'identification des personnes handicapées et des victimes de torture sont inadéquates. Cette situation peut avoir des répercussions significatives sur la fourniture du soutien et de l'assistance ciblés que les États membres sont tenus d'apporter tout au long des procédures d'arrivée, d'enregistrement et d'asile. Certaines personnes ne dévoilent pas leur handicap à la police, aux services sociaux ou aux autorités chargées de l'immigration par crainte que cela ait une incidence sur leur demande d'asile.
  2. Les contrôles sanitaires, qui constituent une étape importante dans l'identification des personnes handicapées et des victimes de torture, sont synonymes de longs délais d'attente. En outre, les contrôles ont tendance à se concentrer sur les déficiences « visibles ». Ils dépendent aussi de l'expertise du personnel médical, ce qui réduit encore la probabilité que les migrants handicapés bénéficient de la protection particulière que le droit de l'UE leur confère en tant que « personnes vulnérables ».
  3. Les problèmes de santé mentale liés aux traumatismes subis tant dans le pays d'origine que tout au long du trajet sont particulièrement fréquents. Or, les efforts déployés pour répondre à ces problèmes sont d'une efficacité toute relative en raison du manque de ressources et de la formation inadéquate du personnel concerné dans les centres d'accueil et de rétention. En ce qui concerne les femmes en particulier, les problèmes de santé mentale sont souvent liés à des épisodes de violence sexuelle ou basée sur le genre.
  4. Il n'existe pas de données systématiques sur le nombre de migrants ayant un handicap et sur le type de handicap éventuel.
  5. Les sept États membres ont tous mis en place certaines structures pour les personnes handicapées dans les centres d'accueil et de rétention. Il s'agit notamment d'aménagements spécifiques dans les chambres, de mesures pour rendre les installations plus accessibles et de la fourniture de dispositifs fonctionnels, tels que des chaises roulantes et des appareils auditifs. Cependant, une aide formalisée aux victimes de torture, comme l'accès à des programmes de réadaptation dans les centres d'accueil et de rétention, fait défaut en de nombreux endroits.

La Commission européenne a demandé à la FRA de recueillir des données sur la situation des nouveaux arrivants en matière de droits fondamentaux dans les États membres de l’UE, en particulier dans ceux qui doivent faire face à d'importants mouvements migratoires. Les pays concernés sont l'Allemagne, l'Autriche, la Bulgarie, la Grèce, la Hongrie, l'Italie et la Suède.

La FRA publie des comptes rendus d'ensemble depuis septembre 2015. Chaque compte rendu aborde diverses questions, telles que:

  • le premier enregistrement et les demandes d'asile,
  • les poursuites pénales engagées pour des délits liés au franchissement illégal de frontières,
  • la protection des enfants,
  • les conditions d'accueil des nouveaux arrivants,
  • l’accès aux soins de santé,
  • la réaction du public, telles que les rassemblements de soutien, l’aide humanitaire ou le travail bénévole,
  • les incidents racistes tels que les manifestations, les discours haineux en ligne ou les crimes motivés par la haine.

Ce mois-ci, une section est spécifiquement consacrée aux migrants handicapés et aux victimes de torture, tandis que le mois dernier, l'accent était placé sur l'impact de l'immigration sur les communautés locales. Le mois prochain, le dossier spécial sera consacré à la localisation des familles et au regroupement familial.