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La migration et les droits fondamentaux : un tableau mitigé dans les différents États membres

© Jasmin Merdan / Adobestock
Le dernier rapport mensuel de l’agence sur les questions de droits fondamentaux liées à la migration met en avant des préoccupations persistantes ainsi que des progrès dans un certain nombre d’États membres de l’UE. Publié le 18 décembre, date de la journée internationale des migrants, ce rapport indique que, si le nombre de demandes d’asile a chuté dans certains États membres, il a augmenté dans d’autres, dont les ressources continuent de s’épuiser et où des répercussions se font ressentir dans le secteur des services.

Découvrez les faits marquants de la collecte mensuelle de données de décembre 2017

Si l’on observe la situation dans 14 des États membres de l’Union européenne, on constate que, depuis avril 2017, le nombre de demandeurs d’asile a fortement diminué en Allemagne, en Autriche, en Bulgarie, au Danemark, en Hongrie, aux Pays-Bas et en Pologne par rapport à la même période l’année dernière. On ne peut cependant pas en dire autant pour l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, l’Italie et la Suède, où leur nombre a augmenté. En Slovaquie, le nombre de demandeurs d’asile est resté peu élevé.

Cette situation peut avoir des répercussions. Par exemple, de nombreux États membres tels que l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne et la Slovaquie disposaient d’une capacité d’accueil suffisante. En revanche, dans les pays où le nombre de demandes augmente, comme la France, la Grèce et l’Italie, les installations d’accueil restent surpeuplées. En Italie, par exemple, une installation prévue pour accueillir un maximum de 540 personnes en hébergeait 1 300.

Cependant, même lorsque le nombre de demandeurs d’asile est peu élevé, des difficultés peuvent se poser. Les conditions dans les zones de transit en Hongrie, par exemple, restent précaires pour les demandeurs d’asile. La situation réelle est plus difficile à déterminer avec certitude en raison du manque de transparence et de contrôle par des acteurs externes, dans la mesure où les organisations de la société civile et les médias ne sont pas autorisés à se rendre dans ces zones de transit.

De plus, en Autriche, bien que la capacité d’accueil ne constitue pas un problème en soi, il n’y avait malgré tout pas suffisamment de tuteurs pour les enfants non accompagnés, et ces tuteurs étaient souvent désignés trop tard. Dans un cas, un réfugié afghan âgé de 11 ans, qui vivait avec ses six frères et sœurs sous la tutelle de leur frère aîné, s’est suicidé. En France et aux Pays-Bas, des lacunes en matière d’aide aux enfants non accompagnés ont également été soulignées.

Les enfants figurent toujours en nombre parmi les migrants qui arrivent, une situation qui continue de causer des difficultés dans de nombreux États membres, en particulier en Grèce. Depuis le 30 novembre, le Centre national de solidarité sociale grec estime le nombre d’enfants non accompagnés à 3 300, dont 2 201 vivent dans des logements inadéquats dans l’attente d’un hébergement décent. Ce constat met en exergue des lacunes croissantes en matière de protection au cours de ces derniers mois.

La Commission européenne a demandé à l’agence de recueillir des données sur la situation des droits fondamentaux des personnes arrivant dans les États membres les plus touchés par d’importantes vagues migratoires. Les rapports portent sur les 14 États membres suivants : l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la Slovaquie et la Suède.

La FRA publie ses « panoramas » mensuels de la migration depuis septembre 2015.