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Le Directeur de la FRA parle de la protection des droits de l'homme en des temps difficiles

« Partout dans le monde, les droits de l'homme sont menacés. Dans de trop nombreux pays, ces droits et les systèmes qui les défendent sont remis en question, contestés, ignorés ou compromis. »

Le 23 janvier, Michael O'Flaherty, Directeur de la FRA, a prononcé un discours intitulé « Protéger les droits de l'homme dans l’Europe d’aujourd’hui », à l’université de Poznan, dans l’ouest de la Pologne.

Après avoir évoqué la contribution de la Pologne et de son peuple aux valeurs qui sous-tendent l’identité européenne et à la mise en place du droit international et de l’UE en matière de droits de l'homme, le Directeur a souligné qu’en dépit du cadre solide et complexe créé par l’Europe pour défendre les droits de l'homme, ceux-ci sont menacés.

« Les droits de l'homme sont souvent perçus comme une notion abstraite. Mais les menaces qui pèsent sur eux en Europe sont très concrètes et spécifiques. »

Passant en revue les domaines dans lesquels l’Agence des droits fondamentaux observe actuellement des menaces particulières contre les droits fondamentaux dans l’UE, M. O’Flaherty a mentionné la haine et la discrimination, les menaces contre la liberté d’expression et les mesures de sécurité qui ne se fondent pas sur les droits de l'homme, ou même les méconnaissent. Il a insisté sur le fait que si la protection de la sécurité de tous dans l’UE est primordiale, la sécurité ne doit pas servir de prétexte à la répression des libertés démocratiques.

Protection des droits

M. O’Flaherty a ensuite abordé les éléments les plus vitaux de la protection des droits de l'homme. Il a d’abord souligné que cette protection ne peut exister en l’absence de respect de l’État de droit, qui prévoit l’indépendance du pouvoir judiciaire et des institutions qui composent le cadre général de la sauvegarde des droits de l'homme. Une société civile prospère et dynamique est un autre élément crucial. Enfin, il est vital de connaître le passé pour mieux comprendre le présent et faire ainsi en sorte que l’histoire serve à guérir et non à diviser.

En guise de conclusion, le Directeur a déclaré que plutôt qu’une crise des droits de l'homme, l’Europe fait face à « une crise d’engagement majeure », les droits de l'homme étant trop souvent considérés comme une option qui peut être sacrifiée.

Il a terminé par ces mots : « Nous devons avoir le courage de nos convictions, le courage de nous élever contre les violations des droits de l'homme et le courage d’agir. Par ce courage, cette énergie et cette bonne volonté, nous pouvons surmonter cette crise afin de faire en sorte que la protection des droits de l'homme ne soit plus une coquille vide, mais continue d’être au cœur de nos sociétés. »

Communiquer sur les droits

En réponse aux questions du public, M. O’Flaherty a souligné les échecs de ces dernières années en ce qui concerne la communication sur l’importance des droits de l'homme pour créer des sociétés justes, jouissant d’une croissance économique durable et offrant un cadre dans lequel tous ses membres peuvent prospérer.

« Nous devons nous demander si nous communiquons efficacement sur les avantages qu’apportent les droits de l'homme et, plus généralement, l’appartenance à l’Union européenne. Nous ne devons pas considérer les gens qui défendent des points de vue que nous n’aimons pas comme un problème, mais devons plutôt examiner quelles ont été nos erreurs et comment faire pour mieux les convaincre. »