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Trouver un équilibre à la liberté d’expression dans le monde moderne

« La liberté d’expression est un droit de l’homme fondamental dans toute démocratie opérationnelle, qui engendre de nombreux autres droits », a déclaré Michael O’Flaherty, directeur de la FRA, au cours de son discours au Comité des droits de l’homme du Conseil national polonais des avocats, à Varsovie le 1er décembre. Il a évoqué certains défis concernant la défense de ce droit, à une époque où soutenir la promotion et la protection des droits de l’homme semble fléchir dans certaines régions d’Europe.

Pour illustrer certains défis, il a donné l’exemple de la liberté des médias, expliquant comment « les médias sont contestés, muselés et réduits au silence dans beaucoup d’endroits ». Il a également mis en garde contre les pressions que des tendances monopolistiques, au sein des marchés des médias, exercent sur la liberté journalistique.

Toutefois, il existe aussi des limites à la liberté d’expression. Toute limite devrait cependant obéir à des principes tels que la légalité, la nécessité, la proportionnalité et la non-discrimination. Il a également mis l’accent sur l’obligation légale d’interdire et de pénaliser certaines formes de discours haineux extrêmes. Ceux-ci constituent un phénomène croissant et préoccupant, aussi bien en ligne qu’hors ligne, affectant un grande partie de la société - allant des femmes jusqu’aux minorités, comme en témoignent à maintes reprises les travaux de la FRA.

Le directeur de la FRA a fait référence aux avis d’organismes régionaux et internationaux chargés de surveiller l’application des traités, ainsi qu’aux avis de la FRA, consacrés à la manière de lutter contre les discours de haine. Ces avis préconisent des réformes juridiques, l’application de la législation, la promotion d’un journalisme responsable et un investissement dans la sensibilisation du public et dans l’éducation sur la valeur de la liberté d’expression.

Il importe d’envisager de tels efforts dans un contexte plus large, pour qu’ils fassent partie d’un engagement et d’un investissement plus vaste en vue de créer « une société qui porte en son sein les valeurs des droits de l’homme - une société qui investit dans l’égalité, qui chérit la diversité, qui garantit une justice équitable et indépendante ».

Il a reconnu que de nombreuses grandes personnalités polonaises ont déjà contribué au mouvement mondial en faveur des droits de l’homme. Il a appelé les participants à apporter leur pierre à l’édifice afin de poursuivre cette tâche à promouvoir et à protéger les droits en Europe. Il s’agit notamment de soutenir les infrastructures nationales des droits de l’homme, en particulier les tribunaux indépendants, les institutions nationales fortes de défense des droits de l’homme et une société civile prospère. S’adressant directement aux avocats présents, il les a décrits comme les « principaux gardiens du système juridique des droits de l’homme, [qui] doivent défendre le système juridique des droits de l’homme, le promouvoir, faire preuve de vigilance face aux éventuelles menaces et chercher à le développer afin de suivre le même rythme des sociétés qui évoluent ».

En conclusion, à titre d’exemple pour illustrer le leadership polonais en matière des droits de l’homme, il a repris les paroles du pape Jean-Paul II sur l’importance des droits de l’homme :

« [T]out être humain possède une dignité qui, bien que la personne existe toujours dans un contexte social et historique concret, ne pourra jamais être diminuée, blessée ou détruite, mais qui, au contraire, devra être respectée et protégée [...]. »