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Garantir l’égalité de traitement des Roms fuyant l’Ukraine

Ukraine and Roma flag
Vlad © adobestock.com, 2022
Tandis que la guerre continue de faire rage en Ukraine, l’Europe se doit d’accorder une attention particulière aux Roms cherchant à se réfugier au sein de l’Union européenne, affirme l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) à l’occasion de la Journée internationale des Roms. La FRA s’inquiète des allégations de difficultés et de discrimination éventuelle aux frontières de l’UE. Elle conseille aux autorités de prendre les mesures appropriées et d’enquêter sur ces plaintes, conformément à la législation européenne.

« La guerre en Ukraine fait planer une ombre immense sur l’Europe, laissant de nombreuses personnes dans le dénuement tandis qu’elles fuient le chaos. Pour la communauté rom tout particulièrement, qui a longtemps été marginalisée et discriminée en Europe, les conséquences de ce conflit terrifiant ne font qu’aggraver la précarité de leur situation », déclare Michael O’Flaherty, directeur de la FRA. « L’UE doit se montrer vigilante pour éviter toute inégalité de traitement. Jusqu’alors, la réponse de l’Europe s’est caractérisée par une solidarité sans faille. Les pays de l’UE devraient veiller à ce que les Roms jouissent des mêmes droits fondamentaux que les autres ».

Si la FRA n’a pas observé d’actes discriminatoires ou racistes lors de ses visites sur le terrain, elle note avec inquiétude les rapports des médias et de la société civile selon lesquels certains Roms ont dû rester aux points de passage frontaliers dans l’attente de transport. Certaines personnes refusent de dormir dans les mêmes tentes que les familles roms ou encore de voyager dans les mêmes véhicules que ces dernières. Ces incidents doivent être signalés immédiatement aux autorités ou aux organisations de la société civile qui peuvent aider les victimes à déposer plainte.

Certaines initiatives prometteuses, telles que celles lancées en Slovaquie, devraient être étudiées par les autres pays de l’UE. Il s’agit notamment d’informer quotidiennement le gouvernement quant à la situation des Roms aux frontières, d’assurer la liaison avec les organisations de la société civile concernées, de traduire en romani les principaux documents et les principales informations sur la traite des êtres humains, d’apporter une aide pratique pour le transport vers un hébergement, l’enregistrement et l’assistance médicale, et de positionner des équipes de surveillance aux points de passage frontaliers.

La FRA a amplement documenté l’existence d’une discrimination généralisée à l’égard des Roms dans l’UE. Nos enquêtes à grande échelle consacrées aux Roms révèlent des niveaux élevés de haine anti-Tsiganes. Elles témoignent également que, de l’éducation à l’emploi, en passant par le logement et les soins de santé, nombreux sont les Roms qui ne bénéficient pas des mêmes opportunités que le grand public.

De nombreux enfants roms, plus particulièrement, sont victimes de harcèlement et abandonnent l’école prématurément. Qui plus est, la situation des femmes roms est généralement moins enviable que celle des hommes roms. Cela est d’autant plus préoccupant que la plupart des personnes qui fuient l’Ukraine sont des femmes et des enfants.

Compte tenu de la longue histoire d’exclusion et de discrimination endurées par les Roms, les pays de l’UE doivent se montrer particulièrement sensibles aux problématiques auxquelles se heurtent de nombreux Roms qui fuient l’Ukraine. Ils doivent veiller à ce que leurs droits soient respectés.