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La protection des enfants migrants reste une grave préoccupation

Le traitement des enfants demandeurs d'asile et migrants continue de susciter des inquiétudes dans de nombreuses régions d'Europe. C’est l’une des conclusions du dernier rapport de synthèse de l’Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA) sur les droits fondamentaux liés à la migration dans certains États membres de l’UE, qui évoque des conditions de vie et un soutien inadéquats pouvant avoir pour conséquence des problèmes de santé.

Consultez les faits marquants de la collecte mensuelle de données du mois d'avril.

La dernière synthèse de l'Agence dresse l'inventaire des problématiques en matière de droits fondamentaux qui requièrent une réponse urgente dans différents États membres de l'Union européenne. Parmi les principales conclusions figurent les points suivants :

  1. Les enfants demandeurs d'asile et migrants continuent de souffrir dans de nombreux pays. Les enfants non accompagnés ne reçoivent souvent que peu de soutien et peuvent être hébergés avec des adultes qu'ils ne connaissent pas. Leur santé et leur bien-être peuvent également se détériorer, ce qui peut déboucher sur des tentatives de suicide à l'approche de l'âge adulte, lorsqu'ils se voient confrontés à un déplacement vers une autre région du pays ou risquent d'être éloignés consécutivement à l'échec de leur demande d'asile. Dans de nombreux cas, les méthodes de détermination de l'âge posent des problèmes aux enfants, l'Agence suédoise des migrations ayant établi que 60 % de l'ensemble des cas avaient fait l'objet d'un examen insuffisant. De surcroît, le manque de tuteurs, un personnel ne disposant pas des compétences ou du temps nécessaires pour s'occuper des enfants migrants, ainsi qu'un nombre insuffisant de places dans des installations sûres et adéquates, viennent compléter le tableau des difficultés auxquelles les enfants doivent faire face.
  2. La structure de répartition des nouvelles arrivées est en évolution, avec des chiffres en hausse en Grèce mais surtout en Italie, et en recul notable en Hongrie, où une clôture dotée d'un système intelligent et de haut-parleurs met en garde, en différentes langues, contre le franchissement irrégulier. En Espagne, le nombre d'arrivées par embarcations légères a augmenté de 62 % dans les premiers mois de l’année 2017, en comparaison à la même période  en 2016.
  3. Les schémas en matière d'asile sont également en pleine évolution, et l'on enregistre une hausse du nombre de demandes en Italie, mais une baisse en Allemagne et en Hongrie. En Hongrie, la politique des zones de transit a laissé quelque 8 000 personnes situées en Serbie dans l'attente de pouvoir entrer, seules 5 personnes par jour ouvrable étant admises dans chacune des deux zones de transit.
  4. Le surpeuplement, la qualité médiocre des équipements ainsi qu'un recours croissant à la rétention demeurent problématiques, notamment dans les installations des hotspots et des structures d'accueil. L'administration de soins de santé aux personnes présentant des troubles psychologiques ou souffrant d'angoisse et de dépression, de même que le respect de l'intimité des femmes, représentent toujours un problème.
  5. Les discours haineux, en particulier sur l'internet, restent très répandus. Aux Pays-Bas, plus de 20 % du total des propos haineux exprimés en ligne avaient pour cible les demandeurs d'asile et les migrants.
  6. Dans certains pays, la réaction politique à l'égard des migrations continue de se durcir. Des initiatives législatives adoptées dans plusieurs États membres visent à réduire le nombre de recours, à recourir davantage à la rétention, ainsi qu'à faciliter et accélérer les retours. Dans beaucoup d'États membres, on assiste également à une polarisation croissante de la société, avec des manifestations favorables, ou au contraire hostiles, à la migration et à l'asile.

La Commission européenne a demandé à l’Agence de recueillir des données sur la situation relative aux droits fondamentaux des personnes arrivant dans les États membres de l’UE, en particulier ceux faisant face à d’importants mouvements migratoires. Le rapport porte sur les 14 États membres suivants : Allemagne, Autriche, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie et Suède.

La FRA publie des aperçus depuis septembre 2015. Le prochain « Focus » sera consacré à l’éducation.