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De nombreux migrants n'ont pas accès à l'éducation

© UNHCR/Gordon Welters
Dans de nombreuses régions d’Europe, les demandeurs d'asile et les réfugiés risquent d'être relégués dans une vie faite d'inégalités et de situations défavorables, en raison d'interruptions dans leur parcours scolaire et de l'absence de soutien aux victimes de traumatismes dans les établissements scolaires. Ce sont là quelques-unes des principales conclusions du dernier rapport de synthèse de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) sur les préoccupations en matière de droits fondamentaux liées à la migration dans certains États membres de l'Union européenne. Ce rapport évalue les perspectives des migrants en matière d'éducation.

Consultez le « Focus » sur l'éducation et les faits marquants de la collecte mensuelle de données de mai.

La dernière synthèse de l'agence dresse l'inventaire des problématiques en matière de droits fondamentaux qui requièrent une réponse urgente dans différents États membres de l'Union européenne (UE). Parmi les principales conclusions figurent les points suivants :

  1. Dans neuf des 14 États membres concernés par le présent rapport, les enfants se trouvant dans les centres de rétention pour migrants n'ont aucun accès à des services éducatifs, quels qu'ils soient. Cela résulte principalement du fait que les États membres prévoient des périodes de rétention brèves, éventuellement trop brèves pour la réalisation des contrôles administratifs et médicaux requis pour la scolarisation. Dans d'autres pays, une éducation informelle est proposée. Seuls trois États membres fournissent des services éducatifs indépendamment de la durée de rétention.
  2. Rares sont les États membres qui répondent de manière spécifique aux besoins en éducation des migrants qui n'ayant pas eu la possibilité de fréquenter une école de manière régulière avant leur arrivée dans le pays. Dès lors, ces personnes peuvent avoir du retard par rapport aux apprenants d'âge similaire. Ce problème se pose tout particulièrement dans plusieurs États membres lorsqu'il s'agit de fournir des services éducatifs à des enfants qui ont dépassé l'âge de la scolarité obligatoire mais n'ont pas acquis les compétences nécessaires.
  3. Les enfants traumatisés ont souvent des difficultés à s'intégrer, du fait de leurs problèmes comportementaux ou de leur attitude de retrait. Dans quatre États membres, il existe une forme ou une autre de soutien psychologique, mais celui-ci n'est pas centré spécifiquement sur les enfants réfugiés. Seuls trois États membres apportent aux enseignants une aide qui se concrétise par des formations ou des conseils relatifs à la prise en charge d'enfants traumatisés.
  4. L’éducation de la petite enfance peut aider les élèves à apprendre de manière plus efficace et les empêcher de quitter l'école prématurément. Cependant, les longs délais d'attente, les barrières linguistiques, les longues distances, l'insuffisance des conseils donnés aux familles, le manque d'information, le faible niveau des allocations prévues pour couvrir les dépenses des demandeurs d'asile, ainsi que les lacunes dans la prise en charge et l'intégration des enfants traumatisés constituent tous des facteurs limitant l'accès à l’éducation de la petite enfance. Ainsi, par exemple, dans plus de 40 % des municipalités néerlandaises disposant d'un centre d'accueil, celui-ci n'est pas doté des moyens nécessaires pour la prise en charge d'enfants.
  5. Dans certaines parties ou régions de quatre États membres, les demandeurs d'asile et les réfugiés n'ont pas accès à l’enseignement formel. Bien que presque tous les États membres disposent de classes de soutien spécial destinées à aider les enfants à intégrer une école ordinaire ou à y suivre leur scolarité, dans cinq États membres, ces enfants passent jusqu'à deux ans dans des classes préparatoires séparées, organisées en dehors de l'établissement, avant de pouvoir fréquenter des écoles publiques.
  6. Une fois inscrits dans un établissement, les enfants migrants bénéficient généralement des mêmes services que les enfants ressortissants du pays d'accueil. Dans certains États membres, ils ont également droit à un soutien complémentaire, tel que des cours de langues ou des allocations pour l'achat de fournitures scolaires.
  7. Les problèmes liés à la non-reconnaissance des diplômes délivrés en dehors de l'UE entravent l'accès à l'enseignement supérieur et aux emplois de ce niveau, et cela, dans de nombreux États membres.
  8. La plupart des États membres ont augmenté leurs budgets et leurs effectifs en personnel éducatif à la suite de la crise migratoire de 2015-2016. En Autriche, par exemple, les effectifs en personnel prodiguant une prise en charge minimale ont quadruplé depuis l'augmentation massive des flux migratoires.

La Commission européenne a demandé à l’agence de recueillir des données sur la situation relative aux droits fondamentaux des nouveaux arrivants dans les États membres de l’UE, en particulier dans les pays faisant face à importants mouvements migratoires. Le rapport porte sur les 14 États membres suivants : Allemagne, Autriche, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie et Suède.

La FRA publie des aperçus depuis septembre 2015. Le prochain « Focus » sera consacré aux méthodes de police.