La COVID-19 et les mesures de santé publique adoptées pour endiguer sa propagation ont engendré beaucoup de souffrance. Toutefois, la pandémie a frappé certains plus durement que d’autres. L’éducation des enfants roms ne disposant pas d’ordinateur ni d’accès à l’internet a fait les frais de la mise en ligne des activités pédagogiques. Des migrants plus âgés et sans papiers ont été placés en détention par les patrouilles aux frontières alors qu’ils tentaient de passer en Europe. Dans le cadre des mesures visant à enrayer la propagation du virus, les besoins des personnes handicapées ont été négligés par les autorités.
Les travailleurs à faible revenu évoluant dans l’économie «des petits boulots» sous contrat de travail à salaire horaire précaire ont vu leur accès à la sécurité sociale, à l’assurance maladie et aux aides d’urgence limité, autant de prestations censées les aider à surmonter les effets de la pandémie. Par ailleurs, ils étaient plus susceptibles de travailler dans les secteurs les plus touchés par les restrictions, notamment l’hôtellerie et le tourisme.
Les jeunes marginalisés ont été particulièrement touchés, d’après le Forum européen de la jeunesse. Les trois quarts d’entre eux estiment que leur apprentissage a été affecté. Ils ont été deux fois plus touchés par une perte d’emploi.
Ces inégalités existaient déjà avant la pandémie à Coronavirus. Mais ses répercussions ont aggravé la situation, ainsi que cela ressort de notre Rapport sur les droits fondamentaux 2021.
En outre, de nombreuses organisations de la société civile rencontrent davantage de difficultés à défendre les droits humains, celles-ci étant encore aggravées par la pandémie.
Parallèlement, en de nombreux endroits, les progrès importants réalisés au cours des dernières décennies sont à présent remis en question et revus à la baisse, à l’heure où le populisme continue de saper les systèmes et structures de défense des droits humains.
Cela se reflète également dans la société. Par exemple, dans certains pays de l’UE, plus de 70 % des répondants membres de la communauté LGBTI interrogés par la FRA affirment que la société est plus tolérante à l’égard des personnes LGBTI, tandis que dans d’autres pays, jusqu’à 68 % d’entre eux estiment qu’elle l’est moins.
La Déclaration universelle des droits de l’homme, célébrée par la Journée des droits de l’homme, établit clairement que «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits».
Et, de manière générale, les gens approuvent. Interrogés à ce sujet, 88 % des citoyens de toute l’UE affirment que les droits humains sont importants pour créer une société plus juste,
un chiffre qui devrait guider et inspirer les décideurs politiques. L’égalité, l’inclusion et la non-discrimination, qui constituent en substance une approche fondée sur les droits humains, sont le meilleur moyen de réduire les inégalités.
Il s’agit de s’attaquer à une discrimination de longue date, qui entrave de nombreux groupes dans l’ensemble de la société, et de trouver des solutions pour la combattre. Parmi ces groupes, on trouve des minorités ethniques, des migrants ou des personnes handicapées.
Les récentes stratégies de l’UE visant à lutter contre le racisme et l’antisémitisme, ainsi que la promotion des droits de l’enfant et des droits des personnes handicapées, pour n’en citer que quelques-uns, donnent des raisons d’espérer.
La FRA s’attachera en priorité à rassembler les éléments probants et les données dont les décideurs politiques de toute l’Europe ont besoin pour opérer un changement réel, en les guidant dans les réponses à apporter à la COVID-19 et dans la reprise ultérieure.
En travaillant avec les communautés affectées, nous pouvons construire un avenir meilleur, fondé sur les droits fondamentaux.