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Quels sont les principaux risques en matière de droits fondamentaux aux frontières entre l’UE et l’Ukraine ?

People at Ukrainian border crossing
Risque élevé de traite des êtres humains, inquiétudes concernant les discriminations et le racisme, et recours excessif aux bénévoles : il s’agit là de quelques-unes des principales préoccupations relatives aux droits fondamentaux que l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) a identifiées aux points de contrôle frontaliers de l’UE avec l’Ukraine. Bien que la FRA ait été témoin du formidable soutien apporté à toutes les personnes fuyant le conflit, l’agence souligne la nécessité de rester vigilant et de s’attaquer aux problèmes qui se posent afin de garantir le respect des droits des personnes.

« Je me réjouis vivement de l’élan de solidarité sincère qui s’est manifesté dans toute l’Europe à l’égard des personnes fuyant le conflit en Ukraine », a déclaré le directeur de la FRA, Michael O’Flaherty. « Toutefois, il existe des motifs de préoccupation immédiate auxquels il convient de répondre de toute urgence, tels que les allégations de discrimination et de racisme, et le danger lié à la traite des êtres humains. En outre, les pays de l’UE doivent commencer dès maintenant à anticiper les besoins des millions de personnes qui pourraient se retrouver sans foyer. »

Le rapport succinct de la FRA intitulé « EU-Ukraine border check points: First field observations » (Points de contrôle frontaliers UE-Ukraine : premières observations sur le terrain) résume les observations du personnel de la FRA aux frontières hongroise, polonaise, roumaine et slovaque avec l’Ukraine et la Moldavie. Il met en évidence ce qui suit.

  1. Un formidable soutien : la FRA a été témoin d’une immense solidarité envers les personnes qui fuient l’Ukraine. Elles ont non seulement été acceptées dans l’UE, mais les fonctionnaires et les bénévoles les ont également aidées avec bienveillance. À l’avenir, les mécanismes de protection civile de l’Union devraient soutenir les autorités dans la fourniture d’une assistance et la simplification des formalités administratives.
  2. Des discriminations et du racisme : bien que la FRA n’ait observé aucun acte discriminatoire ou raciste lors de ses visites sur le terrain, l’agence a connaissance des nombreuses allégations de racisme rapportées dans les médias. Celles-ci devraient faire l’objet d’une enquête rapide. Les autorités devraient faire preuve de vigilance pour prévenir de tels actes et la société civile devrait être encouragée à signaler les incidents.
  3. Un risque élevé de traite des êtres humains :la FRA a observé des personnes proposant des services de transport, de travail et d’hébergement. L’agence a conseillé aux autorités compétentes de déployer des efforts supplémentaires afin d’informer les personnes fuyant l’Ukraine des risques liés à la traite des êtres humains dans des termes simples et adaptés. Les personnes devraient également être prévenues de vive voix de ces risques lors du contrôle de leurs passeports, et il convient de leur conseiller de décliner toutes propositions de transports ou d’hébergements non autorisés. Afin d’éviter le risque de traite des êtres humains, tous les enfants non accompagnés devraient être immédiatement placés sous protection.
  4. Des initiatives en matière d’éducation : dans certains pays, les enfants ont été immédiatement scolarisés dans des classes d’établissements locaux. Ces initiatives devraient être poursuivies et se multiplier. À l’avenir, des cours de langue seront également nécessaires pour que les enfants puissent poursuivre leur éducation.
  5. Un recours important aux bénévoles : dans certains endroits, l’aide humanitaire, l’assistance juridique ou les services de traduction reposent largement sur des bénévoles et des communautés locales. Une solution durable à long terme est nécessaire pour soutenir les bénévoles et améliorer la coopération à tous les niveaux.

Si la plupart des personnes fuyant le conflit souhaitent rentrer dans leur pays d’origine le plus rapidement possible, cela pourrait s’avérer irréalisable et leur séjour dans l’UE pourrait se prolonger considérablement.

Les pays de l’UE doivent donc commencer à planifier en amont. Cela nécessitera d’importantes relocalisations à travers l’UE, ainsi que des mesures et des politiques d’intégration aux niveaux européen, national et local. Celles-ci devront tenir compte des éléments suivants :

  • les conséquences des traumatismes psychologiques ;
  • les difficultés particulières auxquelles est confrontée l’écrasante majorité des arrivants, composée de femmes, dont beaucoup arrivent avec des nourrissons ou de jeunes enfants, pour accéder à l’emploi et trouver des services de garderie ;
  • le regroupement familial ;
  • les besoins spécifiques des enfants ;
  • la prévention et le suivi pour éviter l’exploitation par le travail.

Durant ses visites sur le terrain dans tous les pays de l’UE limitrophes de l’Ukraine et de la Moldavie, la FRA a observé la façon dont ces pays répondaient aux défis en matière de droits fondamentaux pendant cette crise humanitaire. Cela permet à la FRA de fournir aux institutions et aux États membres de l’UE des conseils adaptés.

La FRA est prête à soutenir les États membres dans leurs efforts visant à respecter et protéger pleinement les droits fondamentaux.