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Nécessité d’un soutien et d’une protection renforcés à l’égard des victimes de la criminalité au sein de l’Union européenne

Sad young man in a dark room
kieferpix / Adobestock, 2024
Chaque année, des millions de personnes au sein de l’Union européenne (UE) sont victimes de la criminalité mais, souvent, ne bénéficient ni d’un soutien efficace ni d’une protection de leurs droits. Un nouvel article de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) examine les lacunes en matière de protection des droits existants et propose des pistes à suivre à l’avenir.

L’article, intitulé « Stepping up the response to victims of crime » (Renforcer la réponse aux victimes de la criminalité), s’appuie sur des recherches approfondies menées par la FRA au cours des dix dernières années.

Il montre que, souvent, les victimes ne signalent pas les infractions à la police. En conséquence, les auteurs restent dans l’impunité et les victimes, qui ne reçoivent pas de soutien et n’ont pas accès à la justice, en pâtissent. Cela peut souvent avoir des effets durables, tels que la crainte de quitter le domicile ou de se rendre dans certains lieux, la dépression et l’anxiété.

L’article évoque également brièvement l’incidence négative croissante sur les victimes de la criminalité en ligne, telle que la fraude, le harcèlement en ligne et les discours de haine. La FRA continuera à soutenir les décideurs politiques et les législateurs dans leurs efforts pour protéger les victimes de la criminalité en ligne et traiter les incidences des discours de haine en ligne sur les droits fondamentaux.

Afin de mieux soutenir les victimes de la criminalité et de faire respecter leurs droits dans la pratique dans l’ensemble de l’UE, l’article présente des solutions pour relever les principaux défis recensés.

Celles-ci s’articulent autour de trois axes :

  1. Signalement des infractions : Le sous-signalement continue d’entraver les efforts visant à instruire et poursuivre les activités criminelles. Cette situation peut être aggravée par un manque de confiance dans la police ou par l’idée que l’infraction n’est pas suffisamment grave pour justifier de faire l’objet d’une attention particulière. Le niveau de signalement de la criminalité pourrait augmenter si les victimes étaient encouragées à la signaler à des tiers, notamment aux services médicaux et aux organismes de soutien spécialisés. Des mesures supplémentaires, telles qu’un suivi proactif et l’accès à des mécanismes de plainte indépendants et accessibles, peuvent également conduire à des taux de signalement plus élevés.
  2. Protection des victimes des préjudices secondaires : Les victimes sont souvent confrontées à des procédures traumatisantes lors de leur interrogatoire ou lorsqu’elles rencontrent à nouveau les auteurs au cours d’une procédure judiciaire. Le risque de victimisation secondaire peut être réduit en formant les professionnels à mieux répondre aux besoins des victimes et en améliorant la coordination entre les organismes qui entrent en contact avec les victimes.
  3. Amélioration de l’aide aux victimes : Les victimes ne reçoivent pas toujours le soutien dont elles ont besoin, ce pour plusieurs raisons. Souvent, les services de soutien nationaux ne traitent que de types très spécifiques de criminalité ou de victimes. Certains services disposent de ressources plus importantes, tandis que d’autres sont sous-financés. En outre, les victimes ignorent souvent quel est l’organisme le mieux placé pour les aider. Les victimes peuvent bénéficier d’un soutien plus efficace si les autorités assurent une meilleure coordination entre elles, établissent des systèmes d’accréditation pour des normes de performance définies et mettent en place des mécanismes efficaces pour orienter les victimes vers des services de soutien.

Cet article décrit les principales difficultés et solutions en matière de promotion et de protection des droits des victimes dans l’ensemble de l’UE.

Il s’inspire directement des travaux publiés par la FRA. Il s’agit notamment de données recueillies à partir d’enquêtes quantitatives à grande échelle menées auprès des victimes et de recherches qualitatives approfondies, notamment des témoignages de victimes et de professionnels du domaine.

L’article recense également des pratiques prometteuses, menées dans plusieurs pays de l’UE, qui répondent aux besoins pratiques des victimes et améliorent leur accès à la justice.